Gabrielle Desrosiers est une artiste visuelle qui porte aussi les chapeaux de designer graphique et de travailleuse culturelle. Née à Québec en 1986, elle réside actuellement aux Iles-de-la-Madeleine. Gabrielle détient un diplôme en scénographie de l’École de théâtre de Saint-Hyacinthe (2007), un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia à Montréal (2018) et de l’Académie Bezalel des arts et du design à Jérusalem (2017).
Son travail a été présenté à Montréal, entre autres, au Centre des arts actuels Skol (2016), à Circa art actuel (2018), à la Fonderie Darling dans le cadre de la RIPA – Rencontre interuniversitaire de performance actuelle (2019), chez Arprim (2024) ainsi qu'ailleurs au Québec et au Canada tel au Festival d’art performatif de Trois-Rivières (2019), au centre d'artistes l'Écart à Rouyn-Noranda (2020), à l'Espace F à Matane (2020), au Musée du Bas-Saint-Laurent à Rivière-du-loup (2021), au centre d’artistes AdMare aux Iles-de-la-Madeleine (2022), chez Langage Plus à Alma (2023) ainsi qu’au Alternator Centor for Contemporary Art à Kelowna (2023).
Gabrielle est récipiendaire du prix Irene F. Whittome en arts plastiques (2018) ainsi que du Prix Relève du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (2020). Sa pratique et la production de ses œuvres a été soutenu à maintes reprises par le Conseil des arts du Canada ainsi que le Conseil des arts et des lettres du Québec.
La pratique artistique de Gabrielle Desrosiers aborde l’art performance ainsi que l’installation dans une perspective scénographique en combinant notamment la sculpture, le collage, le travail de l’image. Son travail se déploie dans une approche expansive où les œuvres de petits et grands formats, les objets trouvés et les constructions forment une trame à déchiffrer. C’est avec un certain humour et un peu de critique sociale qu’elle aborde un état de mouvance et de précarité, ancré dans les aléas de la réalité économique actuelle.
Gabrielle s’intéresse à la notion de reconfiguration du panorama – à la transformation et la déformation du paysage naturel et social, mais plus particulièrement à ce qui résulte de l'intervention humaine, telle qu'elle s'exprime dans l'Anthropocène. Elle explore le concept « d'auto-construction » par l’utilisation de l’assemblage entre divers matériaux et trouvailles ainsi que la notion de « simulation » pour décrire les conséquences de la manipulation des images et des objets dans sa pratique.
L’idée de la ruine et de la perte parcourent son travail qui, bien que foisonnant et coloré, interroge de manière oblique l’histoire de nos civilisations et leurs rapports à une consommation débridée, ruineuse au sens premier du terme. Elle met ces thèmes en relation avec le panorama qu’elle habite, celui des Îles-de-la-Madeleine, ou ceux qu’elle découvre au cours de ses déplacements. Son travail récent pousse plus loin le croisement d’une recherche formelle et matérielle singulière à une réflexion latente sur les comportements de la société occidentale et les rouages du capitalisme, dont ses « artéfacts construits » en sont les signes, qu’ils soient factices ou bien réels.